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François Bayrou premier ministre : la gauche s’indigne, le RN annonce qu’il ne censurera pas «a priori» ce gouvernement

Après une longue attente, Emmanuel Macron a choisi François Bayrou, l’un de ses plus fidèles soutiens depuis 2017, pour constituer un nouveau gouvernement.

François Bayrou à peine nommé à Matignon, les réactions pleuvent pour se positionner sur une éventuelle censure de son futur gouvernement. Jordan Bardella a déclaré que le Rassemblement national ne censurerait pas «a priori» le futur gouvernement du président du Modem«La balle est désormais dans les mains de François Bayrou. […] Ce nouveau premier ministre doit prendre en considération la nouvelle donne politique, ce qui rend nécessaire un dialogue» avec toutes les forces politiques, a-t-il ajouté. Marine Le Pen a précisé que «toute autre politique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté par deux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et à l’échec».

La cheffe de file des Insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, a, elle, déjà laissé entendre que son groupe censurerait le futur gouvernement. Elle a qualifié cette nomination de «candidature de plus au sursis d’Emmanuel Macron. Deux choix clairs s’offrent au pays : la continuité des politiques de malheur avec François Bayrou ou la rupture. Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre». Une position confirmée par le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur X. Jean-Luc Mélenchon s’est contenté d’un tweet lapidaire : «Ça commence bien…»

La dirigeante des écologistes, Marine Tondelier, a quant à elle qualifié la nomination de François Bayrou de «mauvais théâtre de boulevard» et a assuré que les membres de son parti censureront le premier ministre si «Bruno Retailleau reste à l’Intérieur». Pour le député communiste Fabien Roussel, ce choix de chef de gouvernement est «une mauvaise nouvelle» et réclame «un changement de cap politique»«le respect du Parlement» et «pas de 43-3».

À gauche, le PS a fait savoir dans un communiqué que les socialistes «ne participeront pas» au futur gouvernement, alors qu’Olivier Faure s’était dit ouvert aux négociations la semaine dernière. 

François Ruffin a fustigé le choix du président. «Macron se moque des Français : eux exigent du changement, lui choisit son allié depuis sept ans ! Le gardien de son bilan ! C’est une folie pour le pays, pour sa démocratie», a-t-il fulminé sur X. Le député de la Somme s’est lui aussi prononcé en faveur d’une censure «sauf s’il propose l’abrogation de la retraite à 64 ans, qu’il a soutenue. Sauf s’il rétablit l’ISF, lui qui a approuvé sa suppression». L’élu de gauche a soutenu la «démission du président» et a appelé à ce que la «gauche se prépare».

«Qualités pour défendre l’intérêt général»

Du côté de la droite, le premier ministre sortant Michel Barnier a félicité son successeur sur X, saluant ses «qualités» et son «engouement au service des Français». Valérie Pécresse a incité François Bayrou à «remettre de l’ordre dans nos finances et dans notre République». La présidente de la métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, espère par ailleurs que François Bayrou «parvienne à rassembler durablement toutes les forces républicaines, apporter de la stabilité au pays et renouer la confiance des Français en la parole politique».

Les députés des Républicains ont conditionné la participation de leur parti au gouvernement au «projet» que leur présentera le nouveau premier ministre, reconnaissant que leur choix est moins «facile» qu’avec son prédécesseur Michel Barnier.

Les soutiens de Macron félicitent, un à un, la nomination du haut-commissaire au plan, comme Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : «Celles et ceux qui ont partagé ses combats savent qu’il répondra aux profonds besoins d’apaisement et de rassemblement du pays. Au besoin que chacun trouve sa place et soit considéré.» L’ancien premier ministre Gabriel Attal a quant à lui souligné ses «qualités pour défendre l’intérêt général et construire l’indispensable stabilité que les Français attendent»

Dans son allocution du 5 décembre dernier, Emmanuel Macron s’était engagé à nommer un premier ministre capable de former un gouvernement qui servira cet intérêt général. Ce vendredi, le chef de l’État a ainsi donné à François Bayrou la mission «de dialoguer avec l’ensemble des partis politiques» afin de garantir cette «stabilité».

by Matilde Panot

Credits: Le Figaro